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  Étienne Bossut

expositions temporaires
Avec Nicole et autres œuvres  
100 % polyester, 1980-1999  

présentations des collections
Toilettes femmes    
L'Appartement    

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
Nord 2  

  Gérard Collin-Thiébaut

exposition temporaire
L’Apparition du titre, 2004  

présentation des collections
L’Appartement    

présentation des collections / archives
L’Atelier d’aujourd’hui  

  Defraoui
exposition temporaire
Archives du futur 1975-2004  


  Peter Downsbrough

expositions temporaires
Films, vidéos et éditions, 1980-2004   
Modèles, 1983-1998  
 

présentations des collections
L'Appartement    

  Piero Gilardi

exposition temporaire
Biosphère, 2001–2002   

 

  Thomas Huber 

expositions temporaires
Biens communs III  
Vous êtes ici  Huber_Ici_IM 
Die Post, 1990 & Bilderlager II, 1980-1993  
Mesdames et Messieurs, 1994  

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
Modèles modèles   

  Martin Kippenberger

présentations des collections / archives
Moma’s Project   
en 1994  

 

  Sol LeWitt

présentation des collection
L'Appartement    

  Didier Marcel

exposition temporaire
Couchers de soleil, 1999-2005  

  Maria Nordman 

expositions temporaires
été 2016   
Untitled, 1989 – …   

présentation des collections / archives
Modèles modèles   

  Dennis Oppenheim  

exposition temporaire
Proposals  

présentations des collections / archives
Labo des écarts    
Modèles modèle 2   
Modèles modèle   

  Claudio Parmiggiani

présentations des collections
Delocazione, (1970) 1995 ;
Cripta, 1994 ;
Horloge, 1994  
 

présentations des collections / archives
Solo 3 ;
Luce, luce, luce, 1968 (1995)   
Modèles modèles 2
   

  Sarkis 

expositions temporaires
Les 42 heures du loup  
Hôtel Sarkis   
À partir du JPG du livret de Parsifal, 2005  
L'Atelier d'aquarelle dans l'eau  

présentation des collections
L'Atelier depuis 19380  

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
Modèles modèles   

  Bert Theis

expositions temporaires
Isola (Art) Project Milano  Theis_Isola
Agglomérations  

présentation des collections / archives
Modèles modèles   









Modèles modèles  

in cycle Mille et trois plateaux, troisième épisode
 configuration in cycle Futur antérieur, séquence d'été 2010   

Dennis Adams, Ian Anüll, Jennifer Bolande, Christian Boltanski, Étienne Bossut, Marie Bourget, Robert Breer, Gérard Collin-Thiébaut, Constant, Silvie Defraoui, Peter Downsbrough, Pierre-Philippe Freymond, Hans-Peter Feldmann, Peter Fend, Piero Gilardi, Dan Graham, Thomas Huber, Rémy Jacquier, Michael Jenkins, Hubert Kiecol, Bodys Isek Kingelez, Martin Kippenberger, Stéphane Kropf, Charles Ledray, Sol LeWitt, Didier Marcel, Rigobert Nimi, Maria Nordman, Dennis Oppenheim, Claudio Parmiggiani, Dieter Roth, Sarkis, Alberto Sartoris, Stéphane Schwab, Bert Theis, Tatiana Trouvé, Franz West.

Au final de Citizen Kane…

Nous avions l’intention de conserver pour « Configurations(1) », l’installation de Karim Noureldin présentée au cours du 2e épisode dans le Plateau des sculptures. Sur la suggestion de l’artiste, notre projet était d’y insérer des œuvres de nos collections selon la logique d’incrustation expérimentée au 2e étage, dans la Rue, sur l’œuvre murale de Petra Mrzik et Jean-François Moriceau créée pour le 2e épisode(2). La fragilité imprévue de la structure au sol de K. Noureldin nous a contraints à décider de la démonter au terme normal de son exposition(3).

Il a donc fallu imaginer une présentation alternative pour cette salle. Le point de départ a été fourni par l’exposition de Didier Marcel, au 2e étage : elle consacre le Passage des problèmes solubles à un ensemble de maquettes(4). L’idée fut donc de réunir les différentes maquettes que nous avions à notre disposition dans nos réserves et nos alentours. En entendant la notion de maquette dans son sens le plus large. Nous partons souvent d’un corpus contingent de pièces aisément accessibles : c’est une des ressources et des chances spécifiques du musée. L’enjeu est de travailler et de surmonter la disparité du disponible. Travailler contre les conventions de compatibilité et surmonter la diversité plastique par l’effet articulant du dispositif d’exposition. Transformer les conjonctions du hasard en rencontres objectives. C’est ce que nous appelons les « Montages (associations libres) ». Explorer le potentiel de contextualisation des œuvres est une des tâches constitutives du « musée exposé ».

Lors de son exposition au 2e étage en 2004, Tatiana Trouvé proposait, elle aussi, des maquettes et des modèles de bureaux. N’utilisant que les sols, elle avait fait peindre les murs, à hauteur de ses œuvres, en bleu assez foncé. Nous avons voulu remémorer cette exposition en remontrant l’un des trois « bureaux » dans une nouvelle configuration (version fermée) et surtout en rejouant ici sa « ruse » de présentation. C’est pourquoi les principaux murs du plateau ont été peints à la même hauteur, mais cette fois dans le vert générique de l’usine dans laquelle le musée est installé, couleur qui identifie désormais symboliquement le Mamco. Nous essayons régulièrement de tester ce type de « transfert de technologie » d’une exposition vers une autre(5). La contagion indicielle (ou plus explicite) entre différents espaces du musée ou différents moments de sa programmation est une de nos méthodes de travail « organique ». Ainsi un artiste nous a-t-il procuré le cadre expositionnel de « Modèles modèles ».

Ce processus de chevauchement et de construction de corrélations qui est au principe de la coexistence et de l’enchaînement de nos diverses présentations est donc largement calculé. Cependant, il suscite régulièrement des rencontres qui n’avaient pas été anticipées. Dans le cas présent, nous n’avions pas vu que les murs verts feraient évidemment référence aux couloirs de l’installation de Mike Nelson présentée simultanément au 1er étage – œuvre qui est à sa manière une maquette à l’échelle 1/1(6)… C’est le génie propre du musée comme collage multi-stratifié que de dégager parfois ce qui a été appelé, à propos du Mamco, les « plus-values de la parataxe ».

Présenter des maquettes implique presque inévitablement toute une variété de socles ou de tables qui constituent une donnée matérielle quantitativement bien plus importante que les objets dont ils sont la prothèse expositionnelle. Nous avons choisi d’aborder ce problème de deux façons contradictoires. D’une part, en recourant à notre méthode de dramatisation par saturation : d’où la décision d’ajouter les dix-sept socles pour une seule sculpture de Franz West que nous n’avions auparavant montrée, selon une disposition chaotique, que dans le Passage des problèmes solubles(7). D’autre part, en peignant en vert tous les socles destinés aux maquettes, à l’exception de certains supports préexistants (réalisés en contreplaqué marine vernis – conformément à l’identité visuelle du mobilier du Mamco). L’usage du vert permet de rompre avec cette forme inversée du « white cube » qu’est le classique socle blanc. Il différencie catégoriquement les socles de F. West de ceux des maquettes, il neutralise visuellement une part non négligeable de ces derniers et il offre subsidiairement l’avantage d’introduire, cas par cas, des suggestions sémantiques imprévues et intéressantes.

Disposer dans l’espace une telle masse de socles pose également un problème intéressant. C’est une des œuvres bi-dimensionnelles que nous avions envisagé d’associer à cette exposition qui nous a suggéré une solution. L’image numérique de Stéphane Schwab propose une modélisation du paysage de Manhattan (New York) hanté par les fameux Boogie-Woogie de Mondrian. Cette structure urbaine caractéristique d’un moment-clé de la modernité pouvait fournir un modèle sous-jacent pour la disposition de l’ensemble de nos socles. À l’aléatoire d’une disposition en désordre (déjà exploité lors la série « Hellzapoppin »), nous pouvions substituer l’apparence d’ordre d’une composition orthogonale. La rationalité comparable des espaces et locaux industriels y retrouve également son compte de mémoire.

« Modèles modèles » nous offre à la fois l’occasion de montrer des œuvres que nous n’avons pas encore exposées dans le musée et de remontrer, à nouveaux frais, des pièces qui y sont déjà apparues il y a plus ou moins longtemps.

Montrer pour la première fois cette cellule d’habitation murale d’Ian Anüll(8), cette carte en relief de Gérard Collin-Thiébaut(9), cet ensemble de lithographies de Constant rêvant d’une Babylone libertaire, ces autres cartes de Peter Fend(10), cette maquette de Pierre-Philippe Freymond qui esquisse son installation dans l’exposition « Enchanté Château »(11), ce fragment de plage tropicale de Piero Gilardi(12), ces grandes aquarelles du monde métaphysique de Thomas Huber(13), ce bâtiment hybride de Rémy Jacquier, ce château sous la neige de Michael Jenkins, cet immeuble typique du futurisme baroque africain de Bodys Isek Kingelez(14), cette sculpture de Nimi Rigobert(15) ou encore ces sobres dessins d’architecture moderniste d’Alberto Sartoris qui prolongent l’exposition dans le Sas attenant.

Remontrer autrement (outre les pièces de S. Schwab, T. Trouvé et F. West déjà citées) le prototype de vespasienne de Dennis Adams, la couronne de lait de Jennifer Bolande(16), l’avion en pâte à modeler de Christian Boltanski, le modèle réduit de la New Beetle d’Étienne Bossut(17), le balcon de cristal de Marie Bourget, la sculpture automobile de Robert Breer, la colonne (sans fin) Marcel Brancusi de G. Collin-Thiébaut, la maison magique de Silvie Defraoui(18), les projets urbains et architecturaux de Peter Downsbrough(19), la Cathédrale de Cologne en savon de Hans-Peter Feldmann, le projet de Museum for Matta-Clark de Dan Graham et Marie-Paule McDonald, le Moma’s Projekt de Martin Kippenberger(20) (avec la sculpture de Hubert Kiecol qui ressortit à cette dystopie collective), l’étrange poupée de Charles Ledray, la structure minimale de Sol LeWitt(21), la Broyeuse de chocolat de Didier Marcel(22), les plans de la maison disséminée de Maria Nordman(23), les maquettes et le dessin de projet de Dennis Oppenheim(24), les quatre constructions, qui ne font qu’Une sculpture, de Claudio Parmiggiani, l’atelier strasbourgeois de Sarkis posé sur sa main lumineuse et le banc, qui est un banc et une sculpture, de Bert Theis.

Soit cinquante-sept pièces de trente-sept artistes (y compris l’image en rétroviseur de Stéphane Kropf, KKKK), associées pour un concert d’échos dont la partition n’est que partiellement écrite. Ainsi le Plateau des sculptures devient-il le théâtre de la petite forme alors qu’il avait jusqu’alors été le stade du grand format – mais aussi l’entrepôt anarchique de la Salle des caisses de la Respektive de Martin Kippenberger. Ainsi la boucle n’en finit-elle pas de se boucler et le carrousel des œuvres de tourner dans notre processus de reconfiguration kaléidoscopique.

Une maquette est en principe un modèle réduit d’un objet existant ou susceptible d’être produit dans les dimensions de sa réalité projetée. C’est donc un objet tributaire de son double surdimensionné, un ici (condensé) pour un là-bas (réel ou possible). Souvenir ou promesse, c’est un substitut d’ailleurs (passé, présent ou à venir), une prothèse pour l’imagination, un écho affaibli, un intermédiaire, un index. À leur façon, les peintures de Francis Baudevin, qui sont exposées au 4e étage, sont des réalisations des modèles qu’il trouve sur la peau des choses (chères à Georges Perec). À leur façon, les œuvres d’art sont des maquettes de mondes possibles, comme le Mamco est une succession labyrinthique de maquettes d’un musée toujours à venir.


(1) — le 3e épisode du cycle « 1000 et 3 Plateaux ». (2) Intervention intitulée « Pong », prolongée durant ce 3e épisode, mais augmentée d’une intervention de Gianni Motti dans le cadre du premier volet de « L’exposition qui n’existe pas ». (3) Il est à noter qu’une partie de cette estrade a été aussitôt recyclée dans le plan incliné du « Râteau-faneur » de Didier Marcel (voir Place Charles Goerg) et dans certains socles de la présentation actuelle. (4)  qui voisinent, au même étage, avec celles de Siah Armajani. (5) Cf. notamment notre série « Répertoire (Replay) ». (6) De même que les murs bleus d’une autre des six salles de l’exposition actuelle de Didier Marcel font souvenir de ceux de Tatiana Trouvé au même endroit… (7)  avec la collection de Martin Kippenberger ou parmi les Thrift Store Paintings de Jim Shaw. (8) — artiste qui avait figuré dans l’exposition « Dernières Nouvelles des fonds ». (9) — dont le modèle d’atelier permanent au Mamco est actuellement en voyage. (10) — dont la sélection a été induite par le choix préalable de celle de Collin-Thiébaut. (11) — actuellement présentée par le Mamco à la Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon à Alex. (12) — qui est placé à l’endroit où nous présentions récemment un autre « tapis naturel » de l’artiste. (13) — artiste déjà exposé trois fois au musée. (14) — artiste exposé au musée en 1996. (15) — autre artiste africain contemporain dont la chaîne de montage peut évoquer en miniature celle de la Ford T de Xavier Veilhan qui avait occupé cette même salle tout entière. (16) — qui réalise en trois dimensions l’événement, invisible à l’œil nu, saisi par une célèbre photographie. (17) — à l’emplacement même où nous avions montré son moulage 1/1. (18) — directement transplantée de l’exposition qu’elle présentait ce printemps au musée. (19) — retirés du 2e étage pour l’implantation provisoire de l’atelier de Sarkis dans la Traverse. (20) — modèle ironique d’un musée sans mur. (21) — présentée aussi en hommage allusif à la manière dont Rémy Zaugg avait procédé pour Giacometti au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. (22) — pièce antérieure à celles de son exposition actuelle. (23) — présentés depuis dix ans dans l’espace d’accueil. (24) — translatés tels quels du Labo des écarts pour faire place à l’exposition actuelle de Gabriele di Matteo.