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  Étienne Bossut 

expositions temporaires
Avec Nicole et autres œuvres  
100 % polyester, 1980-1999  

présentations des collections
Toilettes femmes  
L'Appartement    

présentations des collections / archives
Modèles modèles   
modèles modèles 2   
Nord 2  

Ma cabanne, 1996-1997
installation en 48 éléments ; moulage en polyester ; dimensions variables
coll. de l'artiste

Fauteuils, 1992
installation en 10 éléments
moulage en polyester ; dimensions variables
coll. de l'artiste

New, 1998-1999
moulage en polyester ; 410 X 175 X 140 cm
coll. de l'artiste

 

 





Étienne Bossut, 100 % polyester, 1980-1999

in cycle Patchwork in Progress 5
du 24 février 1999 au 23 mai 1999

Depuis près de vingt ans, Étienne Bossut moule des objets dans du polyester teinté dans la masse. « Monochrome », une toile vierge saisie telle quelle dans du polyester en 1979, signifie sa volonté de se distancer de l'art pour l'art, d'un art formaliste préoccupé avant tout de ses propres procédures. Bien que l'œuvre se réfère à la peinture, son processus de fabrication n'a plus rien de pictural et la distance ainsi instaurée brise la relation de vérité que la peinture moderne entretient avec elle-même depuis Cézanne. Cette intention parodique qui invalide le rapport au réel se retrouve dans les moulages que É. Bossut réalise à partir d'objets quotidiens – avec une prédilection pour ceux qui apparaissent les plus anonymes (« Des bidons », 1979 ; « Néons », 1986 ; « Des gamelles », 1991). Face à cet usage massif du plastique, face au bon marché et à l'inauthencité qui le caractérisent habituellement, le spectateur est conduit à reconsidérer son rapport aux objets. Comparable à l'utilisation du mot chez Magritte (« Ceci n'est pas une pipe »), le moulage plastique est alors la marque d'une rupture entre l'objet et sa représentation.

S'il joue avec la couleur du plastique, É. Bossut multiplie aussi les types d'agencement. Il peut opter pour des juxtapositions séquentielles, répétitives, qui miment certains dispositifs de l'art minimal à la manière des bonbonnes de gaz de « Le Havre plus ou moins gris » (1981), des tableaux de la série « Monochrome » (1980-99) et des « Fauteuils » (1992). Mais il peut aussi faire jouer des références aux installations dispersées de l'art informel (« 101 Skis », 1995), ou du 'Land art' comme ce fut le cas avec les dix-huit réfrigérateurs de « Pâques 1985 » disposés dans le jardin de la Maison de la Culture de Saint-Étienne. Certains agencements font appel à des références plus sculpturales tantôt pour mettre en évidence le rapport de l'objet au socle (« Modèles déposés », 1988), tantôt pour évaluer la portée d'un geste monumental (« Autour d'un abri jaune », 1988). L'humour que É. Bossut met à détourner les produits du design le plus fonctionnel se retrouve aussi dans ses installations, parfois directement fondées sur un jeu de mots (« Parthénon bidon », 1980). Il montre aussi que son travail n'est pas seulement un inventaire d'objets et que la métaphore – le déplacement de significations – y a une part essentielle.

Sous le titre de « 100 % polyester », É. Bossut présente des néons, différentes versions de fauteuils, des monochromes, ainsi que « Ma Cabane » (1996) une pièce qui rassemble un réfrigérateur, un canoë, des bidons, des pots et des skis, tous rouges, autour de la réplique d'une cabane de chantier. Il expose aussi « New » : un moulage de la nouvelle version de la « coccinelle » de Volkswagen, retourné sur le côté comme s'il ne s'agissait plus que d'une simple carcasse décharnée.


Étienne Bossut est né en 1946 à Saint-Chamond, il vit à Rennes.