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  Carl Andre

exposition temporaire
Seven Books of Poetry  

présentation des collections
L'Appartement    

présentation des collections / archives
en 1994  

  Art & Language (Mel Ramsden)

présentation des collections / archives
en 1994  

  Bernd et Hilla Becher

présentation des collections / archives
Section des stylites   

  Étienne Bossut

expositions temporaires
Avec Nicole et autres œuvres  
100 % polyester, 1980-1999  

présentation des collections
Toilettes femmes    

présentations des collections / archives
Modèles modèles   
Modèles modèles 2   
Nord 2  

  Daniel Buren

présentation des collections / archives
Section des stylites   

  Victor Burgin 

expositions temporaires
Parzival  Burgin_Parzival_T
La Cinquième Promenade, 2007  Burgin_LaCinquieme_T
Hôtel–Dieu  Burgin_HotelDieu_T

présentation des collections
L'Appartement  Burgin_Appartement_I Burgin_Appartement_T Burgin_Appartement_R

présentation des collections / archives
en 1994  Burgin_1994_T

  Gérard Collin-Thiébaut

exposition temporaire
L’Apparition du titre, 2004   

présentations des collections / archives
L’Atelier d’aujourd’hui  
Modèles modèles   

  Peter Downsbrough

expositions temporaires
Films, vidéos et éditions, 1980-2004   
Modèles, 1983-1998    

présentations des collections / archives
Modèles modèles   
Modèles modèles 2   

  Miguel Egaña

exposition temporaire
L'Art (c'est) secondaire, 1979    

  Dan Flavin

présentation des collections / archives
en 1994  

  Donald Judd

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
en 1994  

  On Kawara

exposition temporaire
Thanatophanies, 1995 (édition de 1995)   

présentation des collections archives
Section des stylites   

  Sol LeWitt

présentation des collections / archives
Modèles modèles   

  Allan McCollum  

exposition temporaire
Encore  

présentation des collections
L’Appartement  McCollum_Appartement_I McCollum_Appartement_T McCollum_Appartement_R

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
en 2006  

  Maurizio Nannucci

présentations des collections
Art, Text, Light, Sign   
L'Escalier   

présentation des collections / archives
Nord 2  

  Roman Opalka

présentations des collections / archives
Section des stylites   
en 1994  

  Claude Rutault 

expositions temporaires
Commencer encore  Rutault_Commencer_encore_T
(p)réparations  Rutault_preparations_T
176. internationale d/m  Rutault_176_T

présentation des collections
L'Inventaire  Rutault_Inventaire_I Rutault_Inventaire_T
L'Appartement  Rutault_Appartement_I Rutault_Appartement_T Rutault_Appartement_R

  Bernar Venet

expositions temporaires
Équations / Figures, 2000   
Espace miroir noir, 1963 (1999)
et œuvres noires, 1961-1963
  

présentation des collections / archives
Espace miroir noir, 1963-2006  



  
L'Appartement   
Carl Andre, Art & Language (Mel Ramsden), Pierre Aveline, Robert Barry, Bernd et Hilla Becher, Mel Bochner, Étienne Bossut, Stanley Brouwn, Daniel Buren, Victor Burgin, Ian Burn, André Cadere, Sarah Charlesworth, Gérard Collin-Thiébaut, Walter de Maria, Peter Downsbrough, Miguel Egaña, Dan Flavin, Donald Judd, On Kawara, Joseph Kosuth, Claude Lantier, Sol LeWitt, John McCracken, Allan McCollum, François Morellet, Tania Mouraud, Maurizio Nannucci, Roman Opalka, Mel Ramsden, readymades belong to everyone ®, Claude Rutault, Bernar Venet, Lawrence Weiner, Rémy Zaugg

A l’extrémité du Loft Don Judd s’ouvre la porte de L’appartement. Espace domestique autant que scène sociale, cet appartement est la reconstitution fidèle (mobilier, décor, œuvres d’art) de celui qu’a occupé et aménagé Ghislain Mollet-Viéville au 26 de la rue Beaubourg à Paris, de 1975 à 1991. Collectionneur, agent d’art, expert auprès des tribunaux, G. Mollet-Viéville est avant tout un esthète qui a consacré, dès la fin des années 60, son activité professionnelle à l’art minimal et à l’art conceptuel, dans le même temps qu’il déterminait rigoureusement son lieu de vie et jusqu’à son existence selon leurs principes. Aussi cet appartement peut-il être vu comme une œuvre en soi.
En regard des autres salles du Mamco où sont proposés différents modes d’exposition de ces mêmes formes d’art, L’appartement les met à l’épreuve d’une insertion dans un univers privé quotidien. De sorte qu’entre ses occupants éphémères que sont les visiteurs et les œuvres de la collection de G. Mollet-Viéville peuvent se nouer des relations plus intimes, en marge de l’expérience de l’espace muséal public.

Ce rapide aperçu sur quelques œuvres de la collection permet de dégager les critères qui ont guidé les choix de G. Mollet-Viéville et les principes qui régissent son univers esthétique :
— Ses pièces intègrent dans leur propre conception leurs modes de présentation ; elles se dispensent de tout socle, cadre, éclairage et autre instrument de mise en scène de l’art au profit d’une expérience intellectuelle et sensible, libre et immédiate.
— S’agissant des objets et des peintures, leur ensemble constitue un lexique de formes élémentaires, logiques et radicales qui tiennent à distance tout anthropomorphisme et toute narrativité.
— Enfin, cet art tient essentiellement à des protocoles de réalisation aussi contraignants que libéraux : les néons peuvent être remplacés, les dessins muraux effacés, les photographies détruites et retirées, si l’on s’en tient aux indications de l’artiste. Ainsi le collectionneur devient-il pour une part un producteur. Le faire et le savoir-faire lui reviennent. Il lui appartient de donner forme à ses œuvres dans son contexte d’existence.
Dans L’appartement, les conditions d’un dialogue d’une œuvre à l’autre, d’une série d’échos et de correspondances ont été mises en place, travaillées, affinées pendant plus de quinze ans, si bien que le lieu en soi peut désormais être envisagé comme une œuvre globale.

Aujourd’hui installé dans un nouvel espace à Paris, G. Mollet-Viéville a choisi de mettre son environnement en accord avec son engagement pour les modalités conceptuelles (c’est-à-dire déjà, immatérielles, ou plutôt, dématérialisées) de l’œuvre d’art. C’est donc dans un appartement quasiment vide et en tout cas dépourvu de toute œuvre visible qu’il accueille maintenant ses visiteurs, l’agent d’art n’ayant plus à proposer que des discours, des idées, des protocoles, des projets, en un mot des concepts sans autre support matériel que leur mémoire informatique. Ainsi s’explique le fait que le Mamco ait pu reconstituer L’appartement. En quoi il agit en tant que musée, demeurant dans la contradiction de ne pas tirer toutes les conséquences des œuvres qu’il accueille.

On notera enfin que ce cabinet d’un amateur professionnel d’art contemporain qui se vit aussi comme un acteur de cet art est certainement un des paradigmes auxquels se sont référés les collectionneurs critiques que sont Yoon Ja et Paul Devautour dans la conception de leur studio (au 1er étage du Mamco). Il sera aussi intéressant de confronter L’appartement avec les salles Ménard et Pécuchet, ce musée des copies en abîme subtilement édifié par Sherrie Levine.

Valérie Mavridorakis