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  Étienne Bossut 

expositions temporaires
Avec Nicole et autres œuvres  
100 % polyester, 1980-1999  

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Nord 2  

Avec Nicole, 2010
Coll. de l’artiste

Vues partielles de l'exposition

 

 





Étienne Bossut, Avec Nicole et autres œuvres

in cycle L’Éternel Détour, séquence automne-hiver 2012-2013
du 17 octobre 2012 au 20 janvier 2013

«  Je crois que ce qui me motive résolument et me situe dans notre époque de grande production, c’est de réaliser, moi-même, à la main, dans mon atelier, des objets traditionnellement crachés par des machines, non par ironie ou goût du paradoxe, mais pour en quelque sorte participerà la fête. » C’est selon cette perspective qu’il faut considérer le travail de sculpture d’Étienne Bossut, et plus précisément le moulage d’objets.


Cet énoncé place résolument le travail dans le champ de l’artisanat et nous rappelle que sa technique est moins une décision théorique que le résultat d’une pratique empirique où l’appropriation de l’objet se construit parallèlement à la maîtrise d’une matière et de ses propriétés spécifiques. Son travail s’établit dans l’utilisation constante d’un procédé, le moulage, et d’un matériau, le plastique. L’artiste révélait déjà l’importance du choix de son matériau dans son exposition monographique au Mamco en 1999 en l’intitulant  100% polyester. Ainsi, la composante la plus courante du plastique devenait le dénominateur commun de tous les objets présentés. Son répertoire de formes est constitué de bidons, gamelles, pneus, chaises pour ne citer que les plus courants mais, malgré ce registre ordinaire, É. Bossut nous invite bien à une fête en requalifiant ces objets au moyen de la couleur, plutôt vive, une palette qui rappelle le pop art et qui entretient une certaine correspondance avec l’idée d’abondance de la société de consommation. Son propos n’est pas de reproduire des objets, puisqu’il cherche à mettre en évidence le caractère artisanal du procédé en laissant volontairement visibles, en se souvenant de Rodin, les coutures, les bavures et autres imperfections techniques. Si le plastique relève de l’ère industrielle, le moulage, lui, remonte à une pratique fort ancienne, souvent associée à l’art du masque funéraire. Ce dernier, réalisé juste avant la décomposition, fige le visage dans un moment et dans un état donnés. L’artiste s’y réfère explicitement puisqu’il décrit ses objets comme des « images de dernière minute », des images qui fixent l’état d’un objet alors que celui-ci va continuer à vieillir et à se transformer. Le travail d’É. Bossut relève bien de la sculpture mais il entretient également une forte relation à la photographie. En effet, le moule enregistre un état, comme la photographie enregistre un moment qui a été là. Cette correspondance permet de souligner la « logique indicielle » de son œuvre car, malgré les similitudes de surface, il ne s’agit pas d’un redoublement de l’objet mais bien d’une trace, d’une empreinte de son existence, d’une image. Ce caractère d’image est encore renforcé par la pratique du dispositif ou de l’installation où la couleur joue un rôle d’unification des différents objets. À cela s’ajoute un travail sur le titre, qui fonctionne sur le mode de la métonymie, du jeu de mots, ou encore en convoquant  des références  à l’art ou au cinéma. Ils sont autant d’indices pour nous aider à voir, mais qui jouent aussi sur un certain trouble de la représentation. Ainsi, avec Avec Nicole, É. Bossut nous propose un ensemble de huit moulages de raccords de tuyaux de PVC de la marque Nicoll, posés sur des socles. La marque Nicoll se transforme donc en prénom féminin, une note féminine en résonance avec les formes à la fois abstraites ou minimales, mais aussi au caractère plus ou moins anthropomorphique qui évoquerait un torse, des fesses ou d’autres fragments de corps en mouvement. Ces formes lisses et épurées peuvent alors nous rappeler certaines œuvres modernes, en particulier celles de Constantin Brancusi. Le dispositif de présentation choisi par l’artiste accentue encore la qualité classique de ces sculptures, puisqu’il choisit de les présenter sur des socles rapportés et non pas réalisés par ses soins. Ce détail est tout sauf anodin puisque les œuvres d’É. Bossut sont toujours posées à même le sol. Ainsi, un arrangement de bidons planté sur une butte simule les ruines d’un Parthénon bidon en un monument qui joue sur le double sens de bidon, le récipient et le toc. De façon plus paradoxale, É. Bossut a aussi donné corps à des éléments sans véritable maté- rialité. Comme Spirit…off qui consiste en un ensemble de faisceaux lumineux moulés ou encore 266 litres,  qui donne forme au volume d’eau d’une baignoire, transformant cette dernière en moule et en socle de son propre contenu.


Étienne Bossut est né en 1946 à Saint-Chamond, il vit à Rennes.