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Un essai vidéo mené par les élèves de la Session
13 de l'École du Magasin de Grenoble
 
 








Royal Wedding

in cycle Rien ne presse / Slow and Steady / Festina lente, septième épisode
E la nave va  /  du 9 juin 2004 au 12 septembre 2004

« Royal Wedding » – un essai vidéo sur les rapports au réel dans les pratiques artistiques contemporaines, l’'infotainment' et autres formats associés — fait référence à un événement médiatique, celui d’un mariage princier, symptomatique de l’ampleur de la scénarisation des événements en vue de leur retransmission télévisée en direct. Mallarmé a écrit un jour que « le monde est fait pour aboutir à un livre » — la retransmission du mariage royal disait à sa manière que l’Empire britannique était fait pour aboutir à une émission de télévision. (Voir à ce propos Umberto Eco, « La Transparence perdue », in « La Guerre du faux », Paris, Grasset, 1985.)

« Royal Wedding » est une exposition prenant la forme d’un essai vidéo. Ce travail de réflexion se traduit par un acte curatorial de postproduction, à partir de citations ou d’extraits vidéos, confrontant des travaux d’artistes de générations différentes (Douglas Gordon, Dan Graham, Pierre Huyghe, Jonas Mekas, Philippe Parreno, Wolfgang Staehle, Barbara Visser, John Williams, ezc.) à un ensemble de matériaux de sources diverses, majoritairement issus de l’'infotainment' (tv-réalité au sens large, documentaires, cinéma, retransmissions sportives, etc.).

Si l’art des dernières décennies a pu apparaître comme étant principalement préoccupé par l’espace réel — l’espace de l’œuvre comme l’espace du quotidien (la réduction du « fossé » entre l’art et la vie) — cette préoccupation fondamentale a gagné la notion de temps réel. Dans cette entreprise de restitution d’un réel « brut », l’art se retrouve sur une voie parallèle à celle empruntée par des formats généralement associés à l’'infotainment'.

L’emploi de procédés comme le direct, le « temps réel », le hors champ, le multi-angles, ou le choix de thèmes comme le quotidien, l’exposition de l’intime, sont autant de dispositifs destinés à produire des « effets de réel » dont la création contemporaine semble s’être emparée pour produire un discours critique intégrant ces mêmes procédés.

Les emprunts faits par l’art aux formats de la fiction réaliste, de la tv-réalité et du documentaire ne se contentent pas d’assurer le passage d’une forme archaïque de réalisme à une forme renouvelée d’hyperréalisme. Au-delà de l’impression de « déréalisation de la vie », de l’« hallucination esthétique du réel », ces emprunts sont aussi un point de départ pour la production de situations, pour la production du réel – plutôt que pour sa présentation ou sa représentation.


« Royal Wedding », un projet réalisé par la Session 13 de l’École du Magasin :
Katia Anguelova, Julien Blanpied, Albane Duvillier, Thierry Leviez, Guillaume Mansart, Clément Nouet
et supervisé par Vincent Pécoil, critique d’art et commissaire d’exposition.