Nicola L., Same Skin For Everybody, 1968-1969 court. galerie Patricia Dorfmann, Paris Lygia Pape, Diviso, 1968 coll. IAC ; Villeurbanne Vues partielles de l'exposition |
Aimer, travailler, exister Propositions communautaires dans l'après-1968 James Lee Byars, Judy Chicago, Lygia Clark, Jörg Immendorff, Gordon Matta-Clark, Nicola L., Lygia Pape in cycle Rien ne presse / Slow and Steady / Festina lente, septième épisode E la nave va / du 9 juin 2004 au 12 septembre 2004 |
L’exposition emprunte son titre à l’une des œuvres « Lidl » de Jörg Immendorff (« Hier dürfen wir lieben, hier dürfen wir arbeiten, hier dürfen wir liegen ») et rassemble une soixantaine d’œuvres et de documents provenant d’artistes, de collectionneurs, de musées, d’institutions. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, bon nombre d'artistes se déjouent d'une vision idéologique et dialectique des sociétés humaines et expérimentent des formes communautaires diverses : l’espace collectif de pensée et de travail, la convivialité partagée, le mode participatif. Jörg Immendorff crée à ses débuts au sein de la Kunstakademie de Düsseldorf, le concept / association « Lidl » (mot allemand qui décrit le son d’un hochet de bébé — moyen de communication avant la maîtrise du langage). Ce concept englobe toutes sortes d’activités de groupe : Lidl académie, Lidl espace, Lidl sport, Lidl théâtre, etc., visibles ici dans des œuvres et des documents photographiques. Lygia Clark, artiste devenue psychanalyste, développe un processus qu'elle intitule « L'homme, structure vivante d'une architecture biologique et cellulaire » et qu'elle énonce ainsi : « L'environnement existe seulement dans la mesure où il y a cette expression collective. Il est créé par les gestes des participants » Objets, documents, tels que « Architectures biologiques » (1968-1969), « Bave anthropophagique » (1973), « Relaxation » (1974-1975), témoignent de ces expériences. Le partage d’un événement (l’alunissage) est le prétexte du « Moon Landing Breakfast », petit déjeuner où se retrouvent autour d’une table, à Anvers en 1969, des habitants du quartier et la communauté artistique anversoise. Le film « Salto arte » réalisé en 1975 à l’initiative d’Isi Fiszman et projeté pour la première fois, réunit sous un chapiteau de cirque, des artistes comme Panamarenko, Beuys, Boltanski? et évoque la solidarité de cette scène d’Europe du Nord. À New York, dans le quartier de Soho, Gordon Matta-Clark ouvre le restaurant Food, qui devient le lieu de rencontre et de travail des artistes entre 1970 et 1973. L’exposition présente des photographies, des films et le magazine « Avalanche ». L’idée du partage autour d’un repas est également mise en œuvre dans « The Dinner Party » : une table triangulaire monumentale où sont disposés trente-neuf couverts, chacun dédié à une femme. L’artiste féministe Judy Chicago commence cette pièce en 1974 et la montre pour la première fois en 1979 à San Francisco. Elle fait appel à une communauté de femmes pour sa fabrication. On peut voir ici une vidéo et des pièces préparatoires. James Lee Byars, invité en 1969 par la galerie anversoise Wide White Space, conçoit une pièce performance constituée d’un tissu rouge découpé en forme d'avion où les visiteurs sont invités à passer la tête dans les découpes prévues à cet effet et à se déplacer ensemble dans l'espace de la galerie et de la ville. D’autres œuvres, relatives au vêtement collectif comme « Same Skin For Everybody » (1968) de Nicola L., ou « Divisor » (1968) de Lygia Pape font appel à des collaborations participatives. Le magasin — Centre national d’art contemporain de Grenoble a conçu cette exposition au Mamco dans l’attente de la rénovation de son bâtiment, prévue d’octobre 2004 à octobre 2005. |
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