Paresse irrationnelle, 2003 Photographie couleur ; 150 x 120 cm Photo : Marc Domage Courtesy Galerie Xippas L’ombre (de moi-même), 2007 Installation lumineuse, technique mixte Vue de l’exposition au Domaine Départemental de Chamarande, 2007. Photo : Marc Domage Courtesy Galerie Xippas Objet à voir le monde en détail (utilisation), 1989-2004 Photographie couleur ; 150 x 120 cm Photo : Olivier Antoine Courtesy Galerie Xippas |
Philippe Ramette, Gardons nos illusions in cycle rolywholyover, cinquième épisode |
« Gardons nos illusions » résonne a priori comme un appel un peu naïf à maintenir un état d’esprit optimiste, à ménager une place à l’imaginaire, aux rêves et aux idées. Il ne s’agit pas pour autant de refuser la réalité mais de faire en sorte qu’elle puisse être autre. Le titre de l’exposition sert avantageusement de cadre à une part importante de l’oeuvre de Philippe Ramette, présenté à travers différentes thématiques tels que les prothèses, la dictature, la manipulation, la foudre ou la paresse. Ainsi, la « salle des prothèses » regroupe des objets qui n’ont pas pour unique fonction d’accroître les facultés physiques, mais aussi d’élargir le champ des possibles. Tel est le cas de Socle à réflexion ou Point de vue portable individuel ; ces prothèses permettent de s’élever physiquement et par ce léger déplacement, elles pourraient corriger la manière de considérer une question ou modifier une opinion. Éloge de la paresse regroupe plusieurs objets ou situations qui ont pour fonction d’alléger l’homme de ses habitudes et préoccupations, et de transformer ce comportement moralement suspect en une plage de temps vouée à la réflexion et à la contemplation désintéressée. Il ne faut pourtant pas réduire le travail de Ph. Ramette à un angélisme béat. Certaines de ses sculptures s’apparentent plus à des objets de pénitence comme l’Espace à culpabilité qui met l’utilisateur au piquet, ou encore à des instruments de coercition comme l’Espace à manipulation ou la Potence préventive pour dictateur potentiel. Malgré la gravité apparente du sujet évoqué, Ph. Ramette représente toujours la situation avec humour et un sens certain de l’absurde. Ses sculptures sont toujours intégrées à un scénario ; elles sont le point de départ d’un récit, d’une fable. C’est pourquoi, le choix du titre est intimement lié au processus de travail. Cet acte s’apparente à l’esquisse ou au dessin qui précède toute réalisation. Le titre, bien qu’il intègre l’humour, les références littéraires et les jeux de mots, est donc moins adopté pour satisfaire une fonction poétique qui prolongerait l’oeuvre, mais plutôt comme un énoncé technique et descriptif qui précède la production. Il permet aussi de qualifier la fonctionnalité de l’objet qui s’accomplit en général avec la présence d’un corps, principalement celui de l’artiste. |
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