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  Martin Parr 

exposition temporaire
Common Sense, 1999   

Vues partielles de l’exposition
coll. particulière, dépôt Mamco



Martin Parr, Common Sense, 1999

in cycle Mille et trois plateaux, quatrième épisode
Connexions  /  du 25 octobre 2005 au 15 janvier 2006

Depuis son premier travail photographique « décidé » (et le terme a ici toute son importance), Martin Parr a endossé une posture en matière de photographie. Qui va au plus près de la définition du médium : la photographie décrit, enregistre, reproduit. Mais n’est pas un calque. Le meilleur, pour lui, est atteint lorsqu’un photographe parvient à reproduire la réalité « comme personne ne la voit ». Loin des événements exceptionnels, privilégiés par le photographe de presse qui se doit de « faire une grande photo », la photographie documentaire se plaît à fréquenter le familier, le quotidien et s’épanouit dans la simplicité des choses. « Documentaire conceptuel », précise M. Parr, car il ne s’agit pas de reportage en errance mais de mener un projet construit, maîtrisé.

L’œil de M. Parr nous observe et nous détaille. Quand il était enfant, ses parents, maniaques d’ornithologie, l’ont entraîné à l’observation des oiseaux. Lui-même fût un « trainspotter », un observateur de trains, posté en haut d’un pont pour relever les numéros et les horaires des locomotives qui passent… Mais, rapidement après son école de photographie à Manchester, ce sont ses contemporains qu’il préfère observer. Leurs habitudes, leurs comportements, leurs coutumes, leurs modes. Son premier travail majeur en couleur – « j’ai pensé que la dimension nostalgique de la photographie en noir et blanc ne pouvait vraiment correspondre au monde dans lequel nous vivons » – sur les vacanciers 'middle class' de New Brighton dans la banlieue de Liverpool, « The Last Resort » (1983-1986), lui vaut immédiatement controverse. Les couleurs éclatantes de bonbons acidulés, les cadrages serrés de ses clichés, sa capacité à prendre les gens au dépourvu, de montrer les banals comportements, de traquer le mauvais goût et la vulnérabilité inhérente à chacun de nous, est perçue comme condescendante, méprisante, cynique. Il répond à ces critiques en affirmant que le photographe documentaire ne dénonce pas mais « veut révéler et comprendre, et pour cela il doit faire partie de ce qu’il photographie tout en restant un 'outsider' ». Il photographie son hypocrisie comme celle de sa (notre) société.

M. Parr « déteste la nostalgie dans les images » et en éprouve également si peu pour les techniques, qu’il utilise autant le tirage Lambda, la photographie numérique, le tirage jet d’encre ou l’impression laser dont il s’est servi pour « Common Sense » (1999). Les trois cent cinquante images de cet ensemble mirent notre quotidien : des bananes sous emballage plastique, un caniche permanenté, des ongles démesurés, des lunettes kitch, un gros plan sur un bronzage écarlate, une gelée au goût sans doute aussi incertain que sa couleur. Avec un humour incisif qui cache (mal) un certain désespoir, mais sans misanthropie, M. Parr nous montre que le monde est totalement standardisé, homogénéisé dans sa consommation effrénée. À Athènes ou Tokyo, Londres ou Calais, l’inconscience fait sourire les gens agglutinés sur une plage, dans leur voiture surpuissante ou devant une assiette de « malbouffe ». Alors que « le progrès détruit la planète ». C’est de ce point de vue que nous parle M. Parr.


Martin Parr est né en 1952 à Epson (Sussex), il vit à Bristol.
www.martinparr.com