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  Jean Mohr 

exposition temporaire
Le Manifeste – quel manifeste ?   

Vues partielles de l'exposition




Jean Mohr, Le Manifeste – quel manifeste ?

in cycle Mille et trois plateaux, deuxième épisode
Conversations  /  du 22 février 2005 au 8 mai 2005

« Le Manifeste – quel manifeste ? »

Un tel titre peut paraître provocant. Mais pour une grande partie de l’opinion publique, cette interrogation est légitime. Il s’agit tout d’abord de compléter l’appellation « Manifeste » par sa suite, à savoir « Manifeste pour une paix juste et durable au Moyen-Orient ». Un peu pompeux peut-être, mais il s’agit certainement d’un beau projet, généreux et teinté d’utopie. Mais de l’utopie, il en faut lorsqu’il s’agit de dépasser les arrangements à court terme, les compromis savamment dosés.

Le Manifeste existe donc, parallèlement aux « Accords de Genève » et à toutes les tentatives visant à faire avancer la paix dans cette partie du monde. Et les images dans tout cela ? Ne sommes nous pas gavés de photos d’actualité, de séquences brûlantes dans les télé-journaux quotidiens?

Il s’agit d’autre chose, d’échapper à l’immédiat, de voyager dans le temps, de visualiser les enjeux de cet affrontement âpre et mouvant sur le terrain. Et de capter les répercussions en Occident, auprès de ceux qui se sentent concernés et veulent prendre part à leur manière, en manifestant.

Ces photos ont, en règle générale, été prises sans mandat précis, dans le but avant tout de témoigner et de rendre compte des efforts entrepris pour éviter l’enlisement. Elles n’ont pas été publiées, sauf exception, ni passées à l’antenne, les médias se focalisant sur des aspects plus sensationnels de l’actualité. La couverture photographique des évènements liés (de près ou de loin ) à ce Manifeste n’a pas été du tout systématique et complète – il y a donc forcément des lacunes et des personnalités absentes dans ce recueil d’images visant avant tout à recréer des ambiances.

L’exposition débute par un préambule: une série d’images en couleurs (moins dramatique, me semble-t-il, que le noir / blanc) sur Israël et la Palestine, des photos prises au cours d’une demidouzaine de voyages sur place. Pas de construction savante, d’option conceptuelle, de démonstration. Un mélange visant au chaos, souvent créateur. Mon rêve est que, faute de légendes explicites, on ne sache plus très bien dans quelle communauté on se trouve: les Sémites, les Juifs ou les Arabes, tous des cousins !

Ensuite, on se retrouve à Genève, en noir et blanc, dans l’austérité calviniste. Avec différents évènements liés de près ou de loin au Manifeste. En commençant par ces mémorables soirées à l’auditoire Piaget, à Uni II, où s’affrontaient avec brio et tolérance, l’Israélien Beilin, ex-ministre de la Justice, et le Palestinien (américain) Edward Saïd, plus d’autres participants aux débats, devant un public compact et conquis.

En 2002, il y eut la première sortie publique des membres du Manifeste, sur le Pont du Mont-Blanc, par un froid glacial mais dans une ambiance chaleureuse, avec la participation des familles, poussettes et chaises roulantes. Puis, au fil des mois, il y eut des réunions, des confrontations, des débats, où se côtoyaient harmonieusement les tenants des diverses communautés. Cela se passait dans des lieux très divers, au Club de la presse dans la Villa la Pastorale, dans les nouveaux locaux de l’Union interparlementaire ou encore au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant rouge. Les débats étaient souvent vifs et animés, mais toujours empreints de courtoisie.

Le second évènement public du Manifeste, un cortège sous une petite pluie fine, donna aux manifestants l’occasion de franchir une fois encore le Pont du Mont-Blanc, depuis les Pâquis jusqu’au Jardin anglais, en se serrant les coudes, fraternellement.

Enfin, en automne 2004, c’est dans un Victoria Hall bondé que se donna le concert de la Fondation Barenbaüm-Saïd, par un orchestre formé de musiciens israéliens, palestiniens et espagnols. Le succès de cette soirée fut impressionnant – la musique semble être génératrice de tolérance. Il est évident que la succession de tous ces mini-évènements n’influence pas directement le processus de paix. Mais elle aide certainement à créer un climat favorable.

Vive donc le Manifeste !

Jean Mohr, photographe


Jean Mohr est né en 1925 à Genève où il vit.
www.jeanmohr.com