Disegni della cancellazione, 1996 (2003) 24 dessins, crayon sur papier ; 29,5 x 21 cm chacun coll. Mamco ; don de l'artiste Il bosco di Claire musique : Enrico Maria Serotti, 1997 installation de tubes métallique et projection vidéo court. Corvi-Mora, Londres Story board, 2003 19 tissus sprayés coll. de l'artiste Tristan musique : Enrico Maria Serotti, 2000 videogame, 2 ordinateurs, haut-parleurs stéréo, table court. Galleria Massimo de Carlo, Milan Dream baby dream musique : Enrico Maria Serotti, 2002 lit métallique, toile brodé, son |
Eva Marisaldi, Storyboard, 1996–2003 in cycle Rien ne presse / Slow and Steady / Festina lente, quatrième épisode |
Comment faire appel à la mémoire ? lui soutirer des images, des sons, des mots, des moments qui puissent être projetés dans un événement nouveau pour en faire une expérience inédite ? Nous voyons, nous lisons, nous entendons, nous sentons, nous touchons : cest ce qui constitue notre expérience. Chacun compose une partie de linformation quil reçoit par lexpérimentation quil en fait. Mais faire prendre à lautre une tangente qui lamènerait vers ce quil ne connaît pas, hors de son propre monde, cest permettre à chacun de composer à partir de son album très personnel une expérience encore plus individuelle. Eva Marisaldi travaille dans ce registre-là. Les mots, sortes de poèmes décousus dun dialogue façonné à la manière des « cadavres exquis », les questions posées en attente dune réponse incertaine (« Molte domande non hanno una riposta », 1997), les objets minutieusement réalisés et assemblés pour que de leur rencontre surgisse une signification inattendue (« Il Bosco di Claire », 1999), les courtes séquences cinématographiques rejouées avec dautres moyens, le dialogue de lartiste (invisible) avec les visiteurs (« Scatola di montaggio », 1991), les dessins inscrits dans de la poussière de fer qui se défont et se reforment sous les yeux des visiteurs sans que les nouvelles traces puissent être contrôlées (« Disegni persi », 1997), les peintures sur tissu transposant des photographies diffusées dans la presse et créant un parcours narratif dans lexposition (« Storyboard », 2003), les propositions inattendues dun jeu numérique (« Tristan », 2000), le bruit dun livre tombant dans le vide, unique résonance venant du fond dun puit pour qui ne sait pas lire (« Analfabeta », 1999), le son comme symptôme dune pensée en remous et en lutte (« Dream baby Dream », 2002) : tout dans la démarche dEva Marisaldi engage le spectateur dans une relation directe en faisant appel, avec une délicate discrétion, à ses souvenirs, à sa propre fantaisie, à des images retenues ou à peine enregistrées parfois en deçà de sa conscience dans sa mémoire. |
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