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  Christian Marclay 

expositions temporaires
Honk if you love silence  
The Sounds of Christmas   

Queens, 2003, 2003
C-Print ; 21 x 27.9 cm
© Christian Marclay
court. Jay Jopling/White Cube (London)

Lisbon, 2005, 2005
C-print on Fuji Crystal Archive paper ;
12 15/16 x 15 11/16 x 1 9/16 in. (32.8 x 39.8 x 4 cm) (incl. frame)
© Christian Marclay
Court. Jay Jopling/White Cube (London)

London, 2007, 2007
C-print sur papier Fuji Crystal Archive ;
12 15/16 x 15 11/16 x 1 9/16 in. (32.8 x 39.8 x 4 cm) (incl. frame)
© Christian Marclay
Court. Jay Jopling/White Cube (London)

Untitled, 2008
Cyanotype, pièce unique ; 51.4 x 72.9 cm
Court. Graphic Studio (Tempa, FL) et Christian Marclay



Christian Marclay, Honk if you love silence

in cycle rolywholyover, cinquième épisode
cycloptically  /  du 25 juin au 21 septembre 2008
samedi 20 septembre 2008, soirée Christian Marclay

Si léger qu’on ne le sent pas dans la poche, si discret qu’il passe inaperçu, si simple à régler qu’il favorise le geste spontané, l’appareil de photo est toujours à portée de sa main. Aussi fidèle et indispensable que le crayon et le carnet de croquis dans la main d’un peintre. Prêt à saisir, enregistrer, accumuler, stocker tout ce qui aura été capté par le regard attentivement sélectif de Christian Marclay. Aussi discrète et aussi personnelle que celle de tenir son journal, cette pratique accompagne Ch. Marclay dans ses déplacements quotidiens, ses déambulations, ses voyages et pérégrinations. Qu’importe la latitude et le moment, il rassemble des éléments du monde comme autant de notes et de codas sur une partition virtuelle. Sa focale est serrée. Mais quel pouvoir d’évocation ! Qui laisse filer l’image avec son comparse sonore…

Car, apparent paradoxe, c’est bien le son et son alter ego, le silence, qui constitue l’axe dominant du travail photographique de Ch. Marclay sur lequel se concentre la présente exposition. Une cloche abandonnée, la housse d’un instrument de musique attendant l’obole des passants, un combiné de téléphone pendouillant au bout de son cordon, une sévère injonction « Silenzio » interdisant l’accès à un espace où justement le son prendra son ampleur, un collier de boîtes de conserve accroché à l’arrière d’une voiture, des partitions les plus bizarroïdes aux plus invraisemblables représentations graphiques, autant de photographies qui ont en commun d’être des instantanés, des Snapshots, dont le punctum fait surgir de l’extra-ordinaire du plus banal des lieux.
Collecter, accumuler, chiner sont des activités qui seyent bien à Ch. Marclay. Avec l’inévitable désordre suggestif qui l’accompagne. Et qui lie indubitablement le présent au passé ; mais n’est-ce pas le propre d’une photographie que de fixer un temps qui, au moment même où il est enregistré, est déjà passé ? L’enregistrement, qu’il soit sonore ou visuel, s’énonce dans la temporalité et la vulnérabilité de son support. Sa fragilité le condamne et la technologie change sa nature. Le travail de Ch. Marclay se frotte à l’avancée technologique. Celle-ci trace une jauge temporelle qu’il traverse pour aller puiser dans le passé matière à mesurer le présent, en expérimentant des procédés photographiques très anciens, les photogrammes et les cyanotypes, des procédés très directs qui exposent sans intermédiaire l’objet à la lumière.

« Si le cinéma italien a pu devenir un grand cinéma alors que le son n’était pas enregistré en même temps que l’image, écrit Jean-Luc Godard dans ses Histoire(s) du cinéma, c’est parce que le son avait “passé” dans l’image ». Silencieuses, les images de Christian Marclay ne sont cependant pas muettes. Elles portent les traces du sonore. Mais elles portent toujours aussi son absence. Le silence. Qui a le pouvoir, parce que nous sommes toujours envahis de sons, de nous faire prendre conscience de ce que nous entendons et de nous amener à sonder l’étrange sympathie qui existe entre le visuel et le sonore.


Christian Marclay est né en 1955 à San Rafael, Californie. Il vit à New York et à Londres.