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  Lefevre Jean Claude 

exposition temporaire
Tableaux parisiens, 1998   

W2
 
 


Lefevre Jean Claude, Tableaux parisiens, 1998

in cycle Patchwork in Progress 7 et dernier
du 20 octobre 1999 au 23 décembre 1999

« SSS1980 / 0029 / Une feuille A4, montage pour envoi d'information, à partir de la photocopie d'une carte postale, vue partielle de l'appartement de Ghislain Mollet-Viéville ; œuvres visibles de : Wegman, Walter de Maria, Gherban, Le Gac, Art & Language, Mosset, Victor Burgin, Bernard Joubert, Sol LeWitt et Kirili. Image bordée en haut et bas, par le texte : LEFEVRE JEAN CLAUDE ENTRE AUTRES ET CE DEPUIS LE 5 JANVIER 1980 CHEZ GHISLAIN MOLLET-VIÉVILLE 26 RUE BEAUBOURG 75003 PARIS ». Ces lignes sont un exemple de ce que Lefevre Jean Claude (LJC) appelle ses « Tableaux parisiens ». Conçus comme un inventaire minutieux et strictement factuel, ces tableaux forment le récit autorisé de son activité artistique de 1978 à 1991. Factuel et minutieux, cet inventaire l'est dans le sens où, comme un travail d'archivage, il n'enregistre que des pièces matérielles qu'il se borne à décrire extérieurement. Les interventions artistiques auxquelles toutes ces pièces archivées se rapportent n'apparaissent donc qu'en creux, à travers les diverses correspondances, notes manuscrites, documents imprimés ou dactylographiés, affiches, coupures de presse, ou photographies qui ont accompagné leur réalisation. Ainsi le lecteur qui prend connaissance de la description des trente-deux pièces constituant « SSS 1980 » apprendra qu'elles renvoient à une série de six manifestations dont le titre était « Système, Série, Séquence », que ces manifestations débutèrent le 5 janvier 1980 et qu'elles prirent fin en juillet de la même année, que leur genèse remonte au moins au jeudi 17 mai 1979, qu'elles avaient la forme de textes appliqués sur une fenêtre – fenêtre située à droite d'une table de travail dans un « espace exigu » servant de bureau à Ghislain Mollet-Viéville. Le travail lui-même, répertorié sous le numéro 0034, n'est pas à proprement parler reproduit (photographié), mais restitué à partir de traces pour mieux souligner que son existence était temporaire. Son contenu lui-même était d'ailleurs parfaitement exemplaire des objectifs de LJC. Il s'agissait en effet d'une liste de noms d'artistes qui avaient comme lui travaillé sur les notions de système, de série ou de séquence. Il constituait donc littéralement un commentaire sur l'exposition. En cela, LJC démontrait qu'il entendait occuper une position critique destinée à définir les conditions mêmes de la situation d'exposition. Une position qui le rapprochait de la première génération d'artistes conceptuels qui, comme Joseph Kosuth, Art & Language ou Marcel Broodthaers, ont travaillé à produire des instruments d'analyse du contexte théorique ou institutionnel dans lequel s'exerce la pratique artistique.

Issues en partie d'expériences effectuées dans le cadre du 'Mail art' (un mouvement artistique des années septante, qui communiquait son activité par la poste), ses pièces ont pour trait particulier de s'inscrire dans une pure rationalité. Refusant toute fétichisation formelle, elles n'ont rien de mystérieux, rien qui puisse flatter le regard. Elles cherchent au contraire à montrer que le processus artistique résulte d'une suite de décisions auxquelles participent en fait plusieurs acteurs. En exposant ces décisions au grand jour et en en faisant l'objet même de son travail, LJC joue évidemment un jeu périlleux où, en définitive, c'est la condition même de son activité qui est mise en question. Ce danger, LJC le goûte à tel point qu'il va même jusqu'à vouloir proposer ses « Tableaux parisiens » en dehors de tout contexte artistique. Reliées, comme une grosse liasse de photocopies sans attrait particulier, ces archives seront en effet déposées dans des endroits où elles pourront être consultées tout à loisir, mais sans aucun de ces rites préparatoires qui sont le propre d'une visite au musée. Présentées une première fois en 1998 à Paris, elles seront lisibles / visibles dans les salons de la Société de lecture, à l'École cantonale d'art de Lausanne (Écal) et au Café-restaurant Le Grütli.


Lefevre Jean Claude est né en 1946 à Coutances, il vit à Gentilly.