
David Claerbout, The Algiers’ Sections of a Happy Moment, 2008
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Thierry Davila
Shadow Pieces (David Claerbout)
2015, 192 pages, 132 reproductions en couleurs et en noir et blanc, 22.5 x 27 cm, bilingue français-anglais.
ISBN : 978-2-94015-964-2 ; 28 CHF / 28 euros.
Apparu sur la scène internationale à la fin des années 1990, le travail de David Claerbout n’a cessé, depuis, de manifester sa singularité — de l’approfondir et de l’étendre. Essentiellement composé de films, mais aussi de photographies et de dessins, cet univers, façonné par une relation au temps qui transforme celui-ci en quelque chose de l’espace, est aussi une œuvre au noir : nuit, clair-obscur, ombres multiples et insistantes en font un monde de projections en grisaille, de ténèbres à explorer, autant de formes inventées pour mettre à l’épreuve les limites de notre perception. C’est ce que s’attache à montrer cet ouvrage qui suit la logique ombreuse — et ténébreuse —, jusqu’à présent jamais relevée par la critique, structurant nombre de films à la durée et à la lenteur minérales, mais aussi nombre de photos « invisibles » de David Claerbout. Par ce biais, celui-ci affirme encore davantage la profonde originalité de sa pratique livrée tout autant aux ultimes développements techniques aujourd’hui disponibles pour créer qu’aux ombres projetées — aux théâtres d’ombres — fondatrices de l’histoire des arts. Des pièces d’ombre donc pour faire une image actuelle intimement proche de ses ancêtres autrement dit pour inventer une contemporanéité sans âge.
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