Vincinato 2, 2000 film couleur 35 mm, son dolby stereo, 11 min. coll. de l'artiste Vues partielles de l'exposition |
Philippe Parreno, One Thousand Pictures from One Thousand Walls, 1997-2000 in cycle Vivement 2002 !, troisième épisode |
Un sapin de Noël décoré et la voix enregistrée, si identifiable, de Jean-Luc Godard : « Un arbre de Noël peut être une œuvre d’art pendant onze mois de l’année, mais le douzième mois, ce n’est plus une œuvre d’art parce que c’est Noël » (« Sans titre », Jean-Luc Godard, 1993). La parole constitue un axe majeur dans l’œuvre de Philippe Parreno : elle prend la forme de manifestations ordinaires de la protestation (« Innocent et emprisonné », 1994), de concrétisations de blagues (« Tu la connais ! », « Paf le chien », « l'Histoire du petit Corse ») qui n’ont de sens que si quelqu’un en raconte l’histoire, d’imitation de personnages (Jean-Luc Godard, Jacques Toubon), de recueil de témoignages de personnes âgées se souvenant de leur enfance. Racontant des histoires dont il ne livre que la conclusion sous la forme d’un objet, une sorte d’« arrêt sur image », qui condense et incarne justement l’histoire Ph. Parreno explore ce qui se trame entre la réalité et la fiction : en « gelant » l’image, il fait exister des moments furtifs empruntés à la fiction et les fait accéder au réel. Le réel, l’image et le commentaire sont appréhendés dans un même espace-temps. Une contraction du temps qui peut prendre l’apparence d’une boursouflure du commentaire, comme dans « No More Reality » (1991), une vidéo-conférence ratée portant sur les relations entre l’art et le pouvoir, de Filippo Lippi à Daniel Buren, qui fait d’abord rire, puis sourire jusqu’à, tristement, constater l’embarras dans lequel se trouve celui qui veut communiquer. |
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