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  Richard Onyango 

exposition temporaire
Drosie and Me, 1990-1995   

The Dressing, 1990
acrylique sur toile ; 119 X 159 cm
coll. C.A.A.C., The Pigozzi Collection, Genève

The Lion Awakes the First Time, 1994
acrylique sur toile ; 248 X 248 cm
coll. C.A.A.C., The Pigozzi Collection, Genève

Drosie & Family, 1995
acrylique sur toile ; 119 X 156 cm
coll. C.A.A.C., The Pigozzi Collection, Genève



Richard Onyango, Drosie and Me, 1990-1995

in cycle Patchwork in Progress 5
du 24 février 1999 au 23 mai 1999

La carrière artistique d'Onyango commence en 1990. Jusqu'à cette date, il exerce diverses activités – peintre d'enseignes, conducteur de bus, sculpteur, charpentier, concepteur de vêtements et de meubles, agriculteur, dresseur d'animaux – qui sont importantes dans la mesure où elles ont joué un rôle dans la vision du monde qu'Onyango s'est construite. Dès l'adolescence, avant même de suivre ses premières leçons de peinture, il réalise des dessins qu'il nomme « photo pictures ». Ce terme traduit bien son intention d'enregistrer la trace de la multiplication dans le paysage africain des signes de développement industriel : camions, tracteurs, bulldozers, avions, etc. Ces éléments sont encore aujourd'hui une constante de la peinture d'Onyango. Ils sont généralement représentés dans des situations ambivalentes qui oscillent entre l'exaltation de la technologie importée et sa fragilité. Les accidents, les mises en garde, les appels à la prudence témoignent d'un monde constamment placé sous le signe de la catastrophe et de l'imprévisible.

Le langage pictural adopté par Onyango se caractérise par une très grande lisibilité. C'est un trait fréquent chez les artistes africains contemporains et il ne faut pas y voir la marque d'un art naïf, mais la volonté de concevoir la représentation comme un moyen de communication directe avec le public. Il en va de même pour ce qui pourrait apparaître comme une certaine forme d'irréalisme : la déformation des objets, le choix de certains tons et de certains contrastes visent à dramatiser la relation au spectateur de sorte qu'il finit par se sentir inclus dans la scène comme un acteur impuissant ou complice.

La même tension psychologique se retrouve dans les peintures qu'Onyango a consacrées à sa relation avec Drosie. Blanche et plantureuse, la jeune femme est représentée dans des situations imaginaires ou réelles (le réalisme maintient l'ambiguïté) qui condensent sur un plan personnel tous les fantasmes que l'Afrique peut projeter sur l'Occident – qu'il s'agisse de rapports de domination et de soumission (véhiculés ici par une iconographie sexuelle) ou de la fascination exercée par un mode de vie synonyme de luxe et de richesse (explicitement exposé dans le fétichisme des accessoires). Onyango parvient ainsi à renverser le jeu des stéréotypes et à dénoncer l'emprise de la violence symbolique.


Richard Onyango est né en 1960 à Kisii (Kenya), il vit à Malindi (Kenya).