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  Elena Montesinos 

exposition temporaire
You Win !, 2000   

Vue partielle de l'exposition

The Camosound, 1999
installation avec 8 CD, casques et infrarouges
coll. Fonds cantonal d'art contemporain


Elena Montesinos, You Win !, 2000

in cycle Vivement 2002 !, premier épisode
du 2 février 2000 au 9 mai 2000

La pratique de la musique électronique est, pour Elena Montesinos, une activité d’importance égale à celle qu’elle développe dans le champ artistique. Ces deux occupations tendent à fusionner, tant dans la mise en forme que dans les modes opératoires. La plupart des interventions d’E. Montesinos n’ont pas une grande visibilité, elles se placent dans l’ordre de la présentation plutôt que dans la représentation. Ce qu’elle instaure, c’est un événement à vivre, à habiter ; son œuvre se donne comme un champ d’expériences et de possibilités. L’orientation de son travail conduit à ce qu'on la perçoive peu à peu comme une « technicienne d’ambiance ». Elle intervient avec et sur la technique, en la détournant le plus souvent de sa fonction purement économique et utilitaire. La technique se pose alors à l’origine d’expressions festives et ludiques. E. Montesinos conçoit ses projets comme des espaces concrets qui cherchent à introduire la notion de plaisir et de jouissance des sens et privilégient le contact et la tactilité. Son travail joue avant tout sur l’échange et il ne prend véritablement forme que dans la mesure où il instaure une relation avec le spectateur, considéré comme un interlocuteur direct. Il suffit de penser à sa participation à l’exposition « Anticipation Version 4.0 » au Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais Genève (1998) où elle investissait un espace de transition – l’ascenseur – pour offrir au spectateur une bouffée d’oxygène dans un environnement sonore quelque peu oppressant. Ou encore à son intervention dans l’espace public intitulé « Sound of the System » (1998) qui faisait circuler en ville de Genève une limousine itinérante diffusant une bande-son à caractère subliminal. Mais E. Montesinos agit également de manière plus diffuse, comme par exemple avec son édition « Porte-bonheur ». Après avoir patiemment calligraphié en japonais l'idéogramme de la réciprocité sur un grain de riz – signe qui se lit aussi bien à l’endroit qu’à l’envers –, elle le distribue généreusement à son entourage.

En 1995, lors du Concours fédéral des beaux-arts, avec « L'Important c'est de participer », E. Montesinos présentait le résultat d’une année entière de participation à toutes sortes de concours, tels que la loterie permettant d’obtenir une « green card » ou les tirages au sort organisés par les marques de produits alimentaires. Année néfaste si l’on en croit l’artiste, puisqu’elle n’avait pas gagné le moindre lot de consolation ! Aujourd’hui, plus chanceuse, elle est lauréate du Prix culturel La Placette 1999. Pour l’exposition qui accompagne ce prix, elle choisit d’intervenir dans le musée en instaurant, à son tour, un concours où le spectateur est invité à venir tenter sa chance. Sa participation aux bourses fédérales avait une résonance à la fois critique et ironique. Elle tournait quelque peu en dérision le système auquel tout jeune artiste est invité à se soumettre, ainsi que la posture dans laquelle il est placé, enfermé individuellement dans son box. Ici, au contraire, elle s’écarte de tout esprit ironique et conçoit son intervention sur le mode de la circulation des gains. Elle réintroduit ainsi l’échange dans un dispositif festif, imaginant la clôture de « l’exposition » par le tirage au sort des heureux gagnants, suivie d’une soirée à résonance techno.


Elena Montesinos est née en 1971 à Genève où elle vit.
www.themontesinosfoundation.com