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  Valentin Carron 

exposition temporaire
La Conduite du Rucher, 2001   

présentation des collections / archives
Modèles modèles 2   


La Conduite du rucher, 2001
installation d'une ruche, tubes en plexi

La conduite du rucher, 2001 (détail)

Blind Bear, 2000
polystyrène expansé, fibre de verre, résine jesmonite et acrylique ; 330 X 90 X 90 cm
coll. Mamco





Valentin Carron, La Conduite du Rucher, 2001

in cycle Vivement 2002 !, cinquième épisode
du 1er juin 2001 au 16 septembre 2001

Depuis 1998, Valentin Carron collectionne des skibobs, une espèce de vélo des neiges peu commode qui fît les beaux jours des vacances d’hiver dans les années soixante-dix. Après les avoir trouvés dans les caves et les greniers de sa région, l’artiste les a fait restaurer par des artisans spécialisés (selliers, serruriers, etc.). Flambant neufs, discrètement customisés (marque et logo d’origine ayant été enlevé), ces objets fonctionnent alors comme des sculptures opaques, formalisées, un peu à la manière des œuvres des 'fetish finish' californiens fascinés par le miroitement des chromes et des lignes design de la culture automobile – sauf qu’ici, la séduction que peuvent exercer sur le spectateur ces surfaces lisses ne fait que renforcer une forte sensation d’obsolescence, cristallisant de ce fait la qualité des objets 'vintage' en général.

Ainsi, pour « Saison morte », une exposition organisée à Forde (l’espace d’art contemporain de L’Usine), en plein milieu de l’été, V. Carron présentait vis-à-vis de ces skibobs, « Congère » (2000), une œuvre en résine représentant un tas de neige sale – réplique synthétique de ce que l’artiste considère comme une sorte de sculpture publique urbaine destinée à disparaître avec le printemps. Pour l’occasion, les poutres du plafond de l’espace d’exposition avaient été peintes en faux bois. Cette simulation d’une esthétique rurale, alpine, ne tient pas tant chez V. Carron d’un commentaire ironique sur l’authenticité de cette esthétique, que d’un constat : « Le Valais, d’où je viens, est une région alpine souvent décrite de manière très romantique, naturelle, sauvage. Un pays de tradition. Mais cette tradition a en fait été complètement fabriquée à la fin du siècle passé, au moment où l’on voulait construire une nation. On s’est mis à faire des objets pseudo-authentiques, comme des cuillères en bois. On a commencé à ériger des règles quant à la forme des chalets. C’était lors de l’exposition nationale de 1896. On a dressé des huttes, on a fait venir des Africains, et à côté, on a mis des chalets suisses. Mais on mangeait depuis longtemps avec une cuillère en fer. »

Cet attachement aux formes d’une culture régionale et à l’ensemble de l’économie réelle et symbolique qu’elles impliquent, est avant tout chez V. Carron le résultat d’un rapport de proximité. Ainsi, il décrit ces pictogrammes faits pour de petites entreprises locales par des graphistes du coin comme une forme de régionalisme que l’on trouverait partout, une manière de vivre un lieu, une situation économique simple. L’artiste trouve à ces pictogrammes une véritable qualité : « Il existe toute une culture de ces images publicitaires. Elle reste proche des gens. »

Inspiré par les displays de présentation des magasins de sport, où sont montrées des chaussures à la taille des pieds d’athlètes célèbres, « Sans titre (Hommage à Robert Wadlow) » (2000), est une paire de pantoufles réalisée aux dimensions d’un homme, mort à 22 ans, dont le seul titre de gloire est d’avoir été le plus grand du monde. Objet périphérique à ce corps de géant, ces pantoufles correspondent à une réalité humaine, et comme l’indique le titre de la pièce, constituent un véritable hommage, quelque peu désuet, à ce personnage.


Valentin Carron est né en 1977 à Fully, il vit à Martigny et à Genève.